
Saint Jean, Démon…
Effectivement, encore un jeu de mot de ma part, un de plus devrais-je même dire, mais cette fois-ci à propos du golf de Saint Jean De Monts.
Vous savez, ce parcours au Nord-Ouest de la Vendée accolé à la ville du même nom. Petite citée balnéaire, à l’interminable plage, connue et appréciée de tous les touristes Français, voire de l’Europe entière.
Bon là, j’exagère peut-être un peu !
Mais force est de reconnaître que si cette ville est internationalement connue, c’est aussi et surtout par les golfeurs qui viennent ici pour se mesurer à son monument de parcours de golf. Parcours haut en couleurs (sans jeu de mots), ô combien superbe mais, il faut bien le reconnaître aussi, ô combien difficile, limite... Démoniaque.
Donc Saint Jean, parcours Démon… iaque, il n’y avait qu’un pas que j’ai allègrement franchi.
On dit d’une chose ou d’une personne qu’elle est « Démoniaque » parce qu’elle est possédée par le Démon. De là à dire que le parcours de St Jean de Monts est possédé, je n’en suis pas totalement convaincu, et je pense que soutenir de tels propos ne plairait guère à Yves BUREAU, son architecte. Mais force est de reconnaître que le jour où il a dessiné ce parcours il devait être très inspiré ou… possédé.
Un autre sens du mot « Démoniaque » exprime la perversité, le diabolique, la méchanceté. Et là, je suis entièrement d’accord. Car vu sous cet angle, c’est vraiment un parcours pervers, méchant, diabolique ! Et le Pitch and Putt (de seulement 6 trous) n’a rien à envier au 18 trous. Lui aussi ne pardonne rien, pire, quand vous êtes dans le décor, c’est la catastrophe assurée avec au mieux un bogey, mais le plus souvent un double ou un triple, quand ce n’est pas plus.
Et j’en sais quelque chose !
En effet ce samedi après-midi, lors de la deuxième étape des « Hivernales » de St Jean, j’étais à 6 coups sous le par et il ne me restait qu’un seul trou à jouer, le 18.
Je n’ai pas vu le coup venir !
Le 6, qui est aussi le 12 et le 18, est un trou de 65 mètres, en surplomb (donc en aveugle) avec un green étroit tout en longueur et en descente. En général, même avec un coup bien joué, avec le vent qui est presque toujours favorable, vous retrouvez votre balle au fond du green, voire après, avec un putt ou une approche droite/gauche d’environ 8-10 mètres. Donc y faire le par n’est pas impossible mais est déjà une performance en soit. Plus grave cependant, si vous ne « pitchez » pas le green, vous avez de fortes chances de vous retrouver dans les ravins de gauche ou de droite.
Diabolique, je vous dis !
Donc une telle mésaventure, c’est le moins que je puisse dire, m’est échu ce samedi.
Je joue mon Pitch en toute confiance, vu que je joue bien, mais légèrement en fade. Le vent latéral dévie un peu plus la balle vers la droite. Elle touche le green, mais roule, roule, roule… jusqu’à s’immobiliser… dans le ravin de droite. Aïe, aïe, aïe ! Je suis mal !
Recovery (récupération) un peu trop fort. La balle traverse le green, et vient s’immobiliser… dans le ravin de gauche. Nouveau recovery avec le même résultat, ravin de droite. En jargon golfique on appelle cela « faire l’essuie glace ». Je trouve l’image assez, disons, réaliste !
Quatrième coup, cette fois-ci je fais attention à ne pas jouer trop fort, je reste donc court du green de cinq bons mètres. Putt de l’extérieur qui saute plus que de raison. Reste encore 3 mètres pour rentrer la balle, ce que je fais en toute décontraction, c’est-à-dire, limite en pleurs et la rage au ventre !
Ce 6 est un trou « diabolique », un « méchant, pas gentil » trou qui me restera longtemps sur… l’estomac.
Triple bogey sur le dernier trou, ça fait mal. Moins 3 quand même, mais cela ne me servira à rien vu que ce n’est pas suffisant pour baisser mon index P&P, ni pour améliorer mon total des Hivernales.
Le Pitch and Putt est une sacrée école du golf. Jamais rien de gagné, tout est possible et va très vite. Je pensais avoir quasiment déjà tout vu, mais ce n’était pas le cas. Je retiendrai la leçon… jusqu’à la prochaine.
Retenons également que le matin, avec des greens gelés la première heure, personne ne parviendra à jouer sous le par.
Que l’après-midi William RENOULT jouera tout de même -5, bravo ! Il fallait le faire !
Devant Jimmy GOURAUD et moi-même avec -3.
Que le matin, nous serons tout de même 18 à venir affronter le parcours et les rigueurs de l’hiver. Et 25 l’après-midi (c’est-à-dire le maximum) et que Damien (l’organisateur et champion de France de la discipline) a dû refuser une bonne dizaine d’inscriptions.
Donc un gros succès.
Retenons également que nous avons joué sous un beau soleil, mais avec un vent d’Est très soutenu et des plus… rafraîchissant.
Cependant, le plus de ce parcours restera à jamais le site et sa beauté naturelle. La vue sur mer de quasiment tous les trous est unique et paradisiaque. Mais il reste Démoniaque tout de même, ce qui, j’en conviens est assez paradoxal.
Je conclurais en affirmant que St Jean Démoniaque, c’est effectivement un parcours « diabolique » au possible, car tous les trous sont « pervers » et pour venir y jouer il ne faut pas être « méchant » comme un âne… de Buridan.
Mais une fois terminé, on n’a plus qu’une envie, c’est de… revenir y jouer.
Amitiés, et vivement la prochaine étape ici !
JF GRELET